
Optimiser le suivi des compétences émergentes de l'AMI CMA France 2030
Dans le cadre du projet de Pilotage des investissements Compétences et Métiers d’Avenir (projet PICMA), ID6-Diagoriente est en charge de collecter de la données auprès des lauréats de l’Appel à Manifestation d’Intérêt « Compétences et Métiers d’Avenir » (AMI-CMA), du Plan France 2030.
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La mission confiée est d’analyser les données et de créer des indicateurs précis de suivi des compétences ayant émergées suite aux actions des lauréats. Pour atteindre cet objectif, il est important de s’assurer de la bonne remontée des données auprès du Secrétariat Général Pour l'Investissement (SGPI) et des opérateurs dont ils dépendent (Caisse des Dépôts et Consignations, Agence Nationale de la Recherche) en leur simplifiant la démarche. Impliquer les utilisateurs dans le développement de la plateforme de collecte est donc la première étape de la réussite de ce projet.
Mettre en place la démarche
Afin de suivre les compétences développées grâce aux investissements de l’AMI, les Lauréats doivent remonter plusieurs type de données auprès du Secrétariat Général Pour l'Investissement (SGPI) et des opérateurs dont ils dépendent (Caisse des Dépôts et Consignations, Agence Nationale de la Recherche) :
- Nombre de personne formées sur les formations créées,
- Actions de sensibilisations réalisées,
- Coloration des diplômes existants (création de bloc de compétences).
Notre méthodologie s’appuie sur une démarche visant à interroger, synthétiser, challenger, et améliorer la remontée de données afin de construire une plateforme correspondant au mieux aux usages des lauréats et partenaires tout en répondant au besoin de traitement des données attendues du (SGPI) et des opérateurs.
La première étape du projet PICMA est donc d’analyser les processus actuels pour développer une interface de dépôt sécurisée adaptée.
Toutes ces données sont actuellement remontées de manière manuelle par les lauréats, via un tableau de données à compléter transmis au départ par le SGPI. En partant de ce document, plusieurs interrogations ont émergé permettant de faire une première exploration auprès des utilisateurs finaux :
- Quelle est la compréhension de l’information demandée ?
- Quel est le niveau d’implication des interlocuteurs dans le projet et leur proximité avec ces informations terrains ?
- Procèdent-ils tous de la même manière ?
Comprendre les usages
Avec l’expertise d’ID6 sur le développement de solutions centrées utilisateurs, des échanges avec les utilisateurs ont été mis en place dès le début du projet. Ainsi des interviews de lauréats ont été effectuées pour comprendre l’usage qui est fait du fichier de données initial, son appropriation par les différentes parties prenantes.
Cette première étape déterminante a permis de cibler les difficultés rencontrées lors de la remontée de données et leurs causes. Cela nous a permis d’établir, du point de vue utilisateurs :
- Les différentes typologies d’utilisateurs et leur perception sur la collecte,
- Les points de tensions liés à la compréhension des données attendues,
- La gestion des délais des remontées,
- Les processus naturellement mis en place par les lauréats auprès de leurs partenaires.
Du point de vue de l’outil à développer, il est apparu que :
- La plateforme doit venir simplifier les démarches en s’adaptant aux méthodes naturellement mises en place par les lauréats,
- La somme d’informations et la multitude de partenaires impliqués nécessitent une collecte de données collaborative. C’est à dire qu’elle doit s’appuyer sur un ensemble d’utilisateurs avec différents moments de saisie et de validation pour pouvoir alléger la charge de chacun, plutôt que de reposer sur une seule personne.
Ce flux de données alors esquissé constitue la base de travail pour la conception de l’interface.
Concevoir un outil
L’étape de collecte n’est pas la plus complexe, cependant elle reste indispensable et déterminante. En effet, pour une bonne exploitation des données, il faut pouvoir synthétiser la somme des apprentissages au maximum afin d’avoir une base de travail ainsi qu’un fil conducteur clair.
Grâce à cette étape, nous avons donc pu « borner » le produit à concevoir en définissant des critères indispensables : public cible, objectif principal, orientation générale, règles de gestion. L’équipe de designers d’interface est alors mobilisée pour retranscrire l’ensemble des informations sur des maquettes d’écrans.

Dans un premier temps les maquettes sont réalisées sur papier, avec des posts-it et des schémas simplifiés. Ensuite, une première version est réalisée en utilisant le système de design de l’État permettant de respecter facilement des contraintes d’accessibilité et d’ergonomie obligatoire pour un tel produit de service public.
Cette étape se fait de manière itérative, en se questionnant sans cesse sur les décisions prises, pour faire en sorte que les besoins et les règles de gestion définis soient respectées. Il est à noter qu’à ce stade les maquettes pourront être amenées à évoluer et ne sont pas figées.
Challenger les données
En parallèle et en soutien de cette phase de travail opérationnelle, différents ateliers ont été organisés avec des lauréats de l’AMI. Ils avaient pour objectif d’approfondir des sujets clés pointés lors des entretiens, de continuer la collecter d’informations et de challenger les solutions censées répondre aux problématiques rencontrées par les reporteurs.
Ces ateliers portaient sur 4 thématiques autour du reporting :
- Rôles et responsabilités : cerner les différents rôles et responsabilités des futurs utilisateurs de l’outil.
- Éléments de langages : utiliser un langage commun entre nos équipes et les lauréats pour faciliter la remontée de données.
- Sensibilisation : circonscrire ce qui rentrait dans le terme « sensibilisation » présent dans l’AMI CMA.
- Interface : recueillir des retours sur les maquettes développées et des améliorations de l’interface du futur outil.
En veillant à ce que chacun comprenne, se projette dans l’utilisation et verbalise ses doutes, ces ateliers ont permis de consolider le travail en collectant des retours précieux des utilisateurs finaux.
Cette étape était indispensable pour confirmer que l’outil développé répond bien aux usages et pour passer activement en production du côté de l’équipe de développement.
La plateforme
Au-delà des usages qui ont permis de définir les parcours utilisateurs de la plateforme, nous avions également une volonté de faciliter la remontée de données en automatisant certaines étapes pour alléger le travail de saisie des lauréats.
Par exemple, pour saisir des données liées à une formation précise, nous avons développé une remontée de données directement à partir des fiches RNCP quand celles-ci existaient.
Les données remontées peuvent être croisées avec les bases emploi-formation présentes dans la DSN (Déclaration sociale nominative) pour les lauréats privés ou via le SIES (Service Statistique De L’enseignement Supérieur) pour les lauréats universitaires. Grâce à ces automatisations, il est alors possible de déterminer le taux d’insertion professionnelle dans les secteurs d’avenir couverts par les projets France 2030.
Chaque donnée qu’il est possible d’exposer pour validation, ou de croiser à des fins statistiques, pourra être importé ou traité à d’autres moments de vie du projet. Toujours dans le but de simplifier la collecte, tout comme l’analyse des impacts.
Enfin, les retours utilisateurs seront pris en compte à différents moments pendant le développement, mais aussi après la mise à disposition auprès des lauréats pour la remontée de données 2025, dans le respect des méthodologies de travail de ID6-Diagoriente.
Vers une collecte de données optimisée et pérenne
Grâce à une approche centrée sur les usages des lauréats et les exigences des opérateurs, le développement de cette plateforme s'inscrit dans une démarche itérative et collaborative. L’implication des utilisateurs dès les premières phases du projet a permis d’identifier les principaux défis de la remontée de données et d’y apporter des réponses concrètes, notamment par l’automatisation et la simplification des processus.
Avec cette plateforme, l’objectif est double : alléger la charge administrative des lauréats tout en garantissant une analyse fiable et exploitable des compétences émergentes. L’évolution de l’outil se poursuivra en intégrant les retours des utilisateurs, afin d’adapter continuellement le dispositif aux besoins des parties prenantes et de renforcer l’impact des investissements en faveur des compétences et métiers d’avenir.
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